vendredi 12 septembre 2008

LA FOI ET LA RAISON

MAUVAISE HUMEUR OU MAUVAIS ESPRIT ?

Mais non, voyons, ce n’est pas le chef de l’église catholique qui est reçu pompeusement par notre président de la République. On ne reçoit pas un chef religieux, enfin ! C’est un chef d’état ! Oui, oui, un chef d’état ! Et quel état, s’il vous plait ! Le Vatican.
À moins que ce ne soit le chanoine de Latran qui accueille son Sinpère ? C’est bien normal après tout. Il n’était pas disponible lors de la venue du Dalaï-lama. Ça peut arriver, c’est du boulot d’être président. Entre les chinois, Poutine, Khadafi, Edvige, Cristina, Carla, Fillon, Devedjian et ces imbéciles d’Afghans qui ne comprennent pas qu'on est chez eux pour leur bien, il y a de quoi s’occuper !
Mais qu’est-ce qu’il vient faire le Cinqpaires ? Dire une messe par ci, une prière par là, rencontrer quelques fidèles et rappeler, mais en toute modestie, sans la moindre tentation de prosélytisme bien sûr, quelques uns des grands principes de l’église à sa chère fille aînée et notamment la nécessité de revenir enfin sur le principe fondamental, voire fondateur de notre république : la laïcité. Revenir sur le principe ? Mais bien sûr que non ! Où avais-je la tête ? En écrivant cette phrase je me rends compte de mon erreur, de mon mauvais esprit. Il s’agit tout simplement de moderniser la notion de laïcité. Moderniser !

Et comment fait-on pour la moderniser cette vieillerie ringarde et inutile ?
En admettant, par exemple, que les religions puissent être consultées officiellement par les pouvoirs publics pour débattre des problèmes d’éducation, de terrorisme, de sexualité, du sida, d’immigration, de bioéthique (une réforme de la loi sur la bioéthique va être entreprise prochainement).
En réaffirmant aussi, que l’instituteur ne pourra jamais remplacer la parole du curé dans l’élévation de la conscience de nos enfants.

Certes l’alliance de la foi et de la raison est possible, mais elle n’est ni nécessaire, ni utile pour que les droits de l’homme soient respectés. La raison seule y suffit.
On rejoint là l’éternel débat des sciences de la vie qui oppose les créationnistes et les évolutionnistes et que les nouveaux tolérants d’outre atlantique, avec pour cheftaine de file, la redoutable furie Sarah Palin, colistière du non moins terrible McCain, voudraient bien tenter de clore définitivement et d’une fort élégante manière en permettant – en imposant ? – aux enseignants de présenter ces deux théories sur un plan d’égalité.
Une croyance et une science ne peuvent être considérées avec le même regard, les mêmes attentes.

Un conseil de lecture : le nouveau SINE HEBDO et notamment un remarquable et très court article du professeur André Langaney, intitulé : Y A QUE LA FOI QUI TUE. À lire absolument à l’occasion de cette visite du Sinpire. Mais il n’y a pas que ça à lire dans ce journal.

Aucun commentaire: