vendredi 3 avril 2009

VIVE LA CRISE !

Les hasards d'un agenda: crise et monnaie mondiale.

Chacun jugera, selon sa propre sensibilité, les conclusions de la réunion du G20 qui s’est tenue à Londres jeudi 2 avril. On peut toutefois s’interroger sur les retombées réelles de ces accords au niveau des pays les plus pauvres.
Le fait que le FMI soit copieusement abondé est interprété par certains comme le signe évident d’une avancée significative à l’égard des pays en difficulté. L’avenir nous le confirmera… ou non !
Cependant, ne perdons pas de vue, dans l’euphorie générale G20dicative que, crise ou pas, les pays dans lesquels vivent les populations les plus démunies, sont scandaleusement pillés par les multinationales des pays riches, le plus souvent avec la complicité de dirigeants locaux corrompus. On aurait pu penser que cette forme moderne d’esclavage, maquillée par des artifices visant à faire passer cette exploitation honteuse pour du progrès, aurait pu bénéficier de cette crise mondiale, financière, économique et écologique, pour être éradiquée des travers du monde libéral et que le G20 aurait pu poser la première pierre d’une nouvelle mondialisation plus respectueuse des droits de la planète et des droits des êtres humains.
Ne soyons pas naïfs. On veut nous faire croire que les dirigeants des 20 pays les plus riches du monde seraient sincèrement soucieux d’améliorer le sort de ces milliards d’êtres humains privés des droits les plus élémentaires (santé, nourriture, eau potable, éducation) qui, d’ailleurs ne vivent pas tous dans ces régions déshéritées du tiers ou du quart monde. Nos nations « civilisées » et repues de richesses abritent (c’est un bien grand mot) leurs quotas de démunis, d’hommes, de femmes et d’enfants qui n’ont qu’un pouvoir fort limité de faire respecter leurs droits.
Un fait troublant. En même temps que se tenait ce fameux G20, d’éminents économistes de l’ONU et du FMI envisageaient sérieusement la création d’une monnaie mondiale en remplacement du roi « dollar ». On imagine sans peine quel formidable outil de domination serait ainsi mis à la disposition des élites mondiales soucieuses d’éviter une nouvelle crise susceptible d’éveiller encore un peu plus la conscience des exploités. Pour en savoir plus, cliquez ici.

La crise a bon dos. Les puissants ont su, mieux que les peuples, en tirer profit pour asseoir un peu plus confortablement leur domination sur la planète.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour,

Je ne crois pas à la mise en place d’une nouvelle monnaie mondiale pour le moment. En effet, le dollar est ce que l’on appelle la monnaie centrale, elle sert aux échanges internationaux (Les réserves monétaires des pays du monde en dollars s’élevaient à 64,8% en 2008). Il est entre autre chose utilisé par convention dans l’achat du « baril » de pétrole. Compte tenu de l’endettement faramineux des Etats-Unis (proche des 9 billions de dollars), si une telle décision était prise ce serait la ruine du pays car cela signifierai moins de dollars en circulation et moins de financement de la dette externe. Les autres nations en seraient de fait moins dépendantes et le pays perdrait de son influence et de sa superbe. Problèmes, les
Etats-Unis aident financièrement et importent tellement dans de très nombreux pays que ce n’est pas dans l’intérêt de beaucoup de nations que ce changement s’opère car cela déstabiliserai (au moins un temps) encore plus l’économie mondiale.
Rappelons qu’il y a de grosses tensions au Moyen-Orient en grande partie « à cause » de la volonté de certains dirigeants de l’OPEP de fonctionner avec d’autres monnaies plus fortes que le dollar (l’Euro par exemple). Cette volonté fait vaciller les USA sur leur socle. Le dollar est donc déjà un outil de domination massive. Mais le contexte actuel à l’air de jouer en la faveur d’une redistribution au moins partielle des cartes, ne sait-on jamais…
Concernant l’exploitation des pays du sud (gisements, etc.), et même si le fonctionnement politique là-bas est différent (pour le connaître un peu), je crois malheureusement que c’est bien la seule chose qui risque de ne pas changer et j’en suis tout autant écœuré que vous !!!

Jérôme LOMBARD