vendredi 28 novembre 2008

LE DEVELOPPEMENT DURABLE, UNE VRAIE FAUSSE BONNE IDEE ?

UNE IDEE QUI N'EST PAS TOUTE NEUVE !

En 1987, la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, s’aventurait à donner une définition du développement durable : « Un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »

Si l’on considère l’écosystème terrestre dans son ensemble – on rappellera qu’un écosystème est défini comme l’ensemble des interactions entre ses différentes composantes, biotiques (les êtres vivants) et abiotiques (les facteurs physico chimique de l’environnement) – écosystème dans lequel, bien évidemment, est inclus l’homme, deux aspects sont à prendre en compte : la dimension spatiale et la dimension temporelle.

Dans l’espace : il convient d’assurer à tous les hommes et en particulier aux plus démunis, un égal accès aux ressources de la Terre (alimentaires, énergétiques et matières premières). Belle déclaration de principe, mais on est déjà loin du compte !
Dans le temps : les hommes d’aujourd’hui ont le devoir de garantir la pérennité de ces ressources pour les générations à venir. Un rêve !

L’humanité semble avoir correctement intégré cette notion de développement durable. Et pourtant…

Globalement on peut observer 2 approches radicalement opposées.

Une approche technico-économiste, selon laquelle chaque problème environnemental pourrait trouver une solution technique, scientifique, de manière à ne surtout pas compromettre la sacro-sainte notion de croissance.
Dans cette perspective, on va privilégier l’efficacité des moyens de production par l’optimisation des technologies en terme de performance et de sobriété, ainsi que l’utilisation de ressources renouvelables (gaspiller moins pour produire plus).
Outre ce que nous révèle la crise actuelle de cette conception jusqu’au-boutiste, on voit bien qu’une telle conception du développement durable ne peut être envisagée que dans des pays économiquement prospères et technologiquement évolués. Or, ces états sont loin d’être les plus nombreux sur la planète et les populations concernées par les autres pays représentent plus de la moitié de la population humaine mondiale.
Les tenants de cette réponse voient dans le développement durable une nouvelle façon de poursuivre la croissance (dite « croissance durable »), et donc de poursuivre dans la voie de l’enrichissement des uns (déjà riches) aux dépens des autres (toujours plus pauvres). C’est la voie sans issue, celle du statu quo. Le marché se teinte de bonne conscience verte, mais il continue à engendrer de l’inégalité et de la pauvreté.
Et surtout, loin de préserver l’avenir de notre planète et de l’humanité qui l’habite, il ne fait que limiter l’impact écologique qui est pourtant indispensable pour la sauvegarde spatio-temporelle de l’écosystème terrestre. Retarder l’échéance, gagner du temps car le temps c’est de l’argent (facile !), reculer pour mieux sauter (dans le vide ?)
Sans multiplier les exemples, on peut se contenter de citer comme vitrines emblématiques de cette tendance, les scandaleux brevets sur le vivant (OGM et Monsanto), les spéculations honteuses sur les matières premières et les denrées alimentaires (émeutes de la faim), ainsi que les confiscations illégales et violentes de terres agricoles fertiles et nourricières au profit des cultures d’agrocarburants pour faire rouler les 4X4 des riches.
L’économie – ou sa petite sœur « la finance » – sont au cœur du système.

La deuxième approche considère que les activités économiques ne sont qu’une partie des activités humaines qui, elles mêmes, font partie intégrante du fonctionnement de l’écosystème terrestre, et qu’il est donc vain, voire dangereux pour l’avenir de la planète, de continuer à se voiler la face et de faire comme si l’homme pouvait disposer à sa guise des ressources « inépuisables » de l’écosystème, même en limitant le gaspillage. Faire comme s’il n’était pas partie prenante de cet écosystème et des interactions entre ses différentes composantes, tant vivantes (les autres êtres vivants) que physico-chimiques (climats, sols, matières premières minérales).
Il ne s’agit plus de rendre la croissance plus économe en développant des hautes technologies sophistiquées et coûteuses à l’usage des seuls pays riches, mais de remettre en cause, purement et simplement, cette stupide course effrénée vers cette croissance qui serait le seul avenir de l’humanité, son seul destin, sa seule raison d’être. Comme une fuite en avant irraisonnée et forcément fatale.
Dans cette conception systémique du développement, l’économie (ou sa petite sœur « la finance ») ne sont plus au centre du système.

Comme on le voit, cette notion de développement durable qui semble faire l’unanimité, recouvre en réalité des concepts très différents. L’un, pour que rien ne change sur le fond de l’ordre établi par les lois du marché, prône le toujours plus de technologies, de finance et de nouveaux profits, le tout teinté du vert de l’écologie mondaine. L’autre est une prise en compte plus exigeante, certainement plus difficile à mettre en œuvre, car plus contraignante, de la nécessaire double approche, spatiale et temporelle, de l’écosystème terrestre dont l’homme n’est qu’un élément.

C’est pour toutes ces raisons qu’il faut se méfier des discours enflammés de ces écolos de la dernière heure qui squattent les plateaux des télévisions, les palais présidentiels et les parlements dociles de France et d’Europe. Il ne faut pas les laisser dire et faire n’importe quoi ces serviteurs zélés soumis au lobbying éhonté et effronté des écolos-capitalistes.

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